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Bonjour,

En 2008, j'ai créé ce blog sur les meules à main rotatives pour communiquer sur mon sujet de recherche et confronter mes idées avec d’autres personnes. Le but étant au final, de nourrir ainsi une réflexion globale du sujet, en vue de mon futur mémoire de Master2.

Actuellement en thèse, je travaille depuis novembre 2009 sur : "Le sarrasin dans l’histoire des populations de l’Ouest: L’impact d’une plante secondaire dans l’évolution démographique, technique, économique et sociale de la Basse-Normandie du XVe au XIXe siècle."

Les moulins manuels (Xe-XXe) - notamment pour le sarrasin à partir du XVe - restent l'un de mes sujets de prédilection. Cependant, je passe beaucoup moins de temps à les étudier qu'en Master, hormis dans les sources textuelles. C'est pourquoi ce blog n'est plus régulièrement mis à jour. Pour toutes informations sur ces périodes, je reste à votre entière disposition.

Concernant les époques antérieures (Protohistoire, Antiquité et Haut Moyen Âge), je vous conseille de vous tourner vers mes camarades du "Groupe Meule", qui sont bien plus qualifiés que moi sur ces périodes.

Cordialement,
Alain-Gilles Chaussat

dimanche 1 mars 2009

Meules en Calcaire du côté de Regnéville-sur-Mer

Bonjour,

Cette semaine je suis allé du côté de Regnéville-sur-Mer. Même si nous sommes toujours dans la Manche et à 60 km de Saint-Michel-de-Montjoie, il ne s’agit pas d’une région de Granite. La pierre locale est un Calcaire gris cendré avec un grain assez fin. Les gens parlent de Pierre de « Montmartin », du nom d’un petit village non loin.


J’ai donc trouvé deux meules à main réalisées dans cette pierre.

Concernant la première (ici), il s’agit d’une « Meta » ouverte (par opposition aux « Metae » en auge) avec une surface active conique et un œillard transperçant. On peut voir un éclat sur un côté qui provient d’un coup de pioche puisque cette « Meta » fut découverte de façon fortuite par un particulier qui faisait des travaux dans sa cour. A première vue, il s’agit d’une « Meta » Gallo-romaine comme j’en ai trouvé à Vieux M22.VX ; M29.VX ; … Cependant, le diamètre de celle-ci est de 30,5 cm, alors que les autres (celles de Vieux) font entre 40 et 48 cm. Ensuite, on trouve une couronne plate de 3 à 4 cm autour de l’œillard. Chose que je n’ai jamais rencontré auparavant sur ce genre de modèle. Ce qui est très intrigant, c’est le traitement des surfaces et notamment celui de la surface active. J’avoue ne pas avoir beaucoup abordé cette facette de l’étude d’une meule. De façon quasi systématique, les marques observées jusqu'à maintenant ressemblent à des petits trous. On parle communément de « Bouchardage » ou « piquetage » (Comme on peut le voir ici, sur une photo de Virginie Farget) . Or sur cette meule de Regnéville-sur-Mer, on peut voir des traces plus allongées (1 à 1,5 cm) formant un trait (ici). Enfin, sur le pourtour extérieur de la meule, on peut observer de nouveau une couronne assez lisse. On pourrait croire que cette meule vient juste d’être confectionnée.
Venant juste d’acheter un livre sur le sujet : « L’outillage traditionnel du tailleur de pierre de l’antiquité à nos jours » de Jean-Claude Bessac, je suis donc allé jeter un coup d’œil sur ce genre de traces.
Il pourrait s’agir d’un outil à percussion lancée que l’on nomme « Polka » ou du moins de l’une de ses variantes : le « marteau de moulin » servant à retailler les meules. J-C Bessac en parle dans son chapitre 4, p54 et p57. « Il s’agit d’un instrument analogue au précédent (la polka) ; il est utilisé pour donner du mordant aux meules en pierre dure et abrasive. En règle générale, ses tranchants ne dépassent pas deux centimètres de largeur ». Malheureusement, il ne parle pas de datation pour cette variante du « Polka ». Cependant dans son tableau chronologique p 103, 104, 105, on peut voir que le « polka » est utilisé à partir du Ier siècle av JC, jusqu’au IIIe siècle. Puis il ne l’est quasiment plus jusqu’au XIIe siècle où il est beaucoup utilisé jusqu’au XVe siècle. À partir de là, son utilisation semble moins importante, mais néanmoins constante, jusqu'à nos jours. Au final, ce facteur discordant par rapport aux autres meules gallo-romaines n’est pas forcément discordant par rapport à l’époque gallo-romaine en elle-même.

La seconde meule
est une « Meta » ouverte avec surface active plate et œillard transperçant. Même si cette « Meta » est ouverte, elle a un léger rebord sur la totalité du pourtour avec une petite saignée. On peut imaginer que le « Catillus » devait venir se loger à l’intérieur du rebord. Ainsi, le rebord a quasi la même fonction que les parois des « Metae » en auge. On est à mi-chemin entre la « Meta » ouverte et la « Meta » en auge. Je n’ai pour le moment jamais observé ce type de « Meta ».

Voila pour les dernières meules étudiées cette semaine !

A bientôt

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